Improvisation pour tous

Improviser est une étape très importante dans la vie d’un musicien. C’est une discipline qui ne nécessite pas seulement des connaissances théoriques et culturelles mais aussi une certaine confiance en soi et une maturité face à l’instrument. Il y a de plus plusieurs paradoxes dans cet apprentissage.

Apprendre et désapprendre

En effet, tout au long de son travail, l’improvisateur devra à chaque instant apprendre et désapprendre. Il lui faudra dans une première étape mémoriser les chemins mélodiques utilisables sur tel accord ou telle progression harmonique car se fier à son oreille n’est pas toujours suffisant.

Mais la gamme ou le mode ne donnent pas de plans très musicaux. Il faudra donc apprendre de nombreuses techniques permettant de construire des chemins plus agréables pour l’oreille. Mais surtout, il faudra écouter et comprendre comment les plus grand improvisateurs ont utilisé ces techniques.

Cette étape qui consistera aussi à mémoriser un grand nombre de plans mélodiques « volés » aux plus célèbres improvisateurs est indispensable. Elle est pour le musicien ce que l’acquisition du vocabulaire est pour l’écrivain.

L’oreille, toujours l’oreille...

Dans le même temps, vous devrez développer votre oreille, car il faudra vraiment jouer ce que chante le corps et pas ce que veulent les doigts, voilà un autre paradoxe. Pour cela le repiquage de plans est une bonne école, la technique qui consiste à les chanter avant de les jouer ou en les jouant (même mentalement) est tout aussi intéressante.

S’il est indispensable de se cultiver en plagiant les grands improvisateurs, il est tout aussi important d’apprendre à mieux se connaître en se volant ses propres idées. Enregistrez-vous lorsque vous improvisez et essayez de repiquer les idées qui vous plaisent. S’il n’y en a qu’une seule dans un solo, il est important de la retenir car elle vient de vous. C’est comme cela que vous développerez votre propre originalité.

Enfin, ne vous découragez pas, le travail de l’improvisation est celui de toute une vie

Jouons d’abord

Il faut dès maintenant passer à la pratique. S’il ne suffit pas de connaître une gamme pour être un improvisateur, c’est néanmoins la première chose à faire pour définir le « chemin » à jouer sur un ou plusieurs accords. Pour cela, il est indispensable d’apprendre ou de réviser la fameuse gamme de Do majeur avec différents doigtés :

Dans une première étape, essayez de jouer cette gamme sur un ou plusieurs des playbacks ci-dessous. Laissez libre votre imagination, nous vous proposerons des contraintes et des techniques tout au long des chapitres qui vont suivre !

  Jazz

R & B

  Salsa

  Funk

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Pour le moment, laissez aller vos doigts et votre oreille en vous faisant plaisir. Nous allons évidemment proposer diverses techniques pour « organiser » cette gamme. Elles seront largement empruntées aux improvisateurs célèbres que nous avons plagié sans scrupule comme eux avaient fait avec leurs prédécesseurs !

Eviter le son « gamme »

Le premier problème qui se pose à l’improvisateur est d’éviter ce son diatonique qui n’est pas très musical. Dès que vous maîtriserez les doigtés de Do majeur, il faudra tout faire pour éviter de la jouer « en l’état » de façon ascendante ou descendante.
Tous ces plans peuvent être joués sur tous les playback proposés, mais selon votre culture, votre oreille ou votre goût, certains sonneront mieux que d’autres, testez-les tous et faites vos propres choix.

Plans sans rythme

Nous avons préféré montrer ces plans sans rythme. Ils seront ainsi très faciles à déchiffrer. Sur les exemples audios, vous verrez que nous les jouerons parfois avec certains rythmes. C’est juste pour vous donner quelques idées, mais là encore, c’est à vous de tester d’autres possibilités. Pensez aussi à modifier ces plans, à varier la note de départ, à les mélanger aussi… Enfin, nous vous conseillons vivement d’essayer ces plans sur d’autres playbacks.