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Que faire contre le trac

Nous allons donner quelques pistes de réflexion parfois évidentes qui vous aideront peut-être.

Quel est le musicien qui n'a pas eu cette sensation étrange de perdre tous ses moyens devant un public, dans un contexte d'enregistrement ou autre ? Nous n'allons certainement pas ici proposer des solutions miracles mais donner quelques pistes de réflexion qui vous aideront peut-être.

 

Le rituel de création

Tout d'abord, sachez que pour créer, il nous faut tous un petit rituel. C'est à dire en fait un contexte particulier qui nous met en confiance.

On aime par exemple jouer uniquement sur son instrument préféré, à un moment de la journée (le soir), dans un lieu de sa maison ou avec un petit verre en mains... Evidemment, lorsque l'on sort de ce petit rituel, tous nos points de repère disparaissent et on s'auto-persuade que l'on ne peut plus créer.

Pour certains musiciens, cela devient parfois une obsession. C'est bien d'avoir ses habitudes et ses préférences mais franchement, un musicien est capable de jouer ou de créer dans de nombreux contextes différents.

Une dernière chose : "Faut-il vraiment un rituel pour créer ?". Le regretté Chick Corea disait par exemple qu'il avait l'habitude de composer tous les matins, et quelques soient son envie et son inspiration.

 

Anticiper le problème

Il faut être conscient de ce problème et savoir l'anticiper.

Il faut donc se dire : "Je sais que je vais sûrement perdre mes moyens mais pas de panique". Donc ne pas stresser parce que le son de son instrument a changé par exemple ! C'est normal et il fallait s'y attendre.

Un musicien comme John Mac Laughlin dit par exemple : "Lorsque je me retrouve dans une salle avec une réverbération bizarre qui me donne un son de guitare sec, je cherche à utiliser ce son percussif et je joue avec...". 

L'idée est donc ici non seulement de dédramatiser ce problème mais en plus de jouer avec le problème et d'essayer d'être créatif. Un problème devient un atout.

De plus, il faut avoir une attitude positive. Se lamenter sur une réverbération catastrophique d'une salle ne sert pas à grand chose. Il faut soit annuler le concert, soit faire avec, non ?

N'hésitez donc pas à vous préparer à la perte de votre rituel, de vos habitudes. Par exemple, si vous devez faire une séance d'enregistrement, habituez-vous quelques jours avant à jouer avec un casque sur les oreilles, sur un clic, dans un autre lieu, avec une autre lumière...

 

Recréer son rituel

Donc au lieu de ne voir que les côtés négatifs d'une situation de stress, il faut plutôt essayer d'en mesurer les aspects positifs.

Après tout, tout n'a pas changé dans un nouveau contexte. Vous n'avez peut-être pas exactement le même son mais vous êtes sûrement sur le même instrument, le même ampli, avec les mêmes musiciens. Il faut donc essayer de voir ce qui correspond toujours à votre rituel et s'y raccrocher.

Très souvent tout s'écroule parce que l'on perd un seul point de repère !!

Alors n'hésitez pas à "ritualiser". Certains artistes font le vide ou touchent un objet avant de monter sur scène, d'autres respirent profondément, font de la gymnastique... C'est un peu ridicule peut-être mais parfois cela marche vraiment.

 

La maîtrise de son jeu

Il est certain que le trac rime souvent avec confiance ou plutôt manque de confiance.

Si l'on n'est pas certain de son jeu, de la mémorisation des morceaux joués, on risque d'autant plus d'être stressé. Il faut donc être certain de bien maîtriser son sujet. Très souvent, on croit à tort connaître parfaitement un morceau.

Pour tester la bonne maîtrise d'un morceau, certains musiciens font les choses suivantes :

  • ils vont rejouer le morceau à un tempo très très lent. En procédant ainsi, on évite de jouer par réflexe digital et on oblige le cerveau à penser chaque note.
  • on peut également jouer le morceau sans l'instrument en tapant les doigts sur une table, les pianistes procèdent souvent ainsi.
  • si l'on joue un morceau en plusieurs parties, on peut s'amuser à ne jouer que les 4 premières mesures de chaque partie et passer à la suivante pour "s'auto-perturber" et voir comment l'on réagit !
  • en groupe, on peut s'amuser à rejouer le morceau dans un nouveau contexte instrumental : le batteur avec le sax seulement, le bassiste avec la chanteuse...

 

Se faire violence

Il faut être clair, un musicien a parfois un ego exacerbé ? On a tellement envie de bien faire que tout s'écroule à la première difficulté. On a aussi un peu tendance à se regarder jouer ou à se plaindre en permanence ? A se dire, "je suis déçu du jeu que je produis car je suis tellement meilleur d'habitude".

Dans un nouveau contexte, il faut d'abord s'appuyer sur ses fondamentaux, sur ce que l'on maîtrise parfaitement. Ne prenez pas de risques au début du concert par exemple pour essayer d'impressionner l'auditoire, assurez... Puis, progressivement, quand vous vous sentirez plus en confiance, prenez quelques risques...

Il faut savoir aussi accepter l'idée d'être moins bon, au moins pendant un certain temps. Cela touchera certainement notre ego mais il faut savoir l'admettre, après tout cela n'est pas la fin du monde...

 

L'expérience

Une dernière chose, il est assez normal d'avoir un gros trac lors d'un premier concert ou séance d'enregistrement. La situation est totalement nouvelle et on ne gère absolument rien. En revanche, l'expérience doit vous aider à vous maîtriser par la suite.

Dites-vous par exemple ceci, si le trac apparaît une nouvelle fois : "J'ai eu le trac la dernière fois aussi mais finalement j'ai fait un assez bon concert alors pas de panique, je m'accroche quelques minutes et je ne panique pas parce que mon jeu n'est pas aussi bon que je le souhaiterais...".


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